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Banque centrale européenne : vers une nouvelle baisse des taux face aux craintes de ralentissement et au risque Donald Trump
information fournie par Boursorama avec Media Services 02/06/2025 à 09:14

C'est désormais les inquiétudes liées à la morosité économique dans la zone euro qui devraient inciter la BCE à baisser ses taux, plutôt que l'inflation.

( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )

( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )

La Banque centrale européenne (BCE) va très probablement réduire une nouvelle fois ses taux d'intérêt jeudi 5 juin, alors que la guerre commerciale initiée par Donald Trump continue d'assombrir un peu plus l'horizon économique en zone euro.

L'ordre économique mondial, basé sur le leadership américain et la prédominance du dollar "est entrain de se fracturer" , a déclaré lundi dernier la présidente de la BCE, Christine Lagarde, faisant référence à la politique protectionniste des États-Unis.

Avant même que le président américain ne menace d'augmenter fortement les droits de douanes sur les produits européens, la BCE avait déjà réduit les coûts d'emprunt en raison du ralentissement de l'inflation en Europe. Désormais, les inquiétudes liées à la morosité économique dans les 20 pays de la zone euro ont progressivement éclipsé les craintes liées à la hausse des prix.

Les droits de douane imposés par Donald Trump ont renforcé le sentiment d'urgence. L'Europe est dans le collimateur du président américain en raison de l'importance de son excédent commercial avec les États-Unis , ce qui alimente les craintes d'un coup dur pour les exportateurs du continent.

Prévoyant une baisse lors de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE jeudi, la banque HSBC juge que "les perspectives à court terme de la zone euro se sont détériorées en raison des récentes annonces américaines sur les droits de douane et de l'incertitude qui en découle".

Un quart de point ?

Les analystes s'attendent à une nouvelle baisse d'un quart de point, qui ramènerait le taux de dépôt -qui fait référence pour conduire la politique monétaire à court terme- à 2%.

Mais les experts estiment que la baisse de juin pourrait être la dernière de la série en cours , la BCE étant susceptible de marquer une pause lors de sa réunion suivante en juillet, dans l'attente de voir comment l'économie évolue.

La série de baisses de la BCE contraste avec la politique de la Réserve fédérale américaine, qui a récemment maintenu ses taux au-dessus de 4% , craignant que les taxes de Donald Trump ne ravivent l'inflation aux États-Unis. La Banque d'Angleterre suit une politique similaire.

Pour justifier la nouvelle baisse attendue en zone euro, la BCE pourra s'appuyer sur les dernières données de l'inflation. Celle-ci est ressortie à 2,2% en avril. Les données pour mai seront connues juste avant la réunion de jeudi, et les économistes anticipent une nouvelle baisse qui confirmerait une désinflation progressive vers l'objectif de la BCE : 2%.

Globalement, dans les 20 pays partageant la monnaie unique, l'inflation s'est très nettement calmée depuis le record de 10,6% sur un an atteint en octobre 2022, au plus fort de la flambée des prix de l'énergie liée à la guerre en Ukraine.

Nouvelle escalade de Donald Trump

Les tensions salariales, elles aussi, s'atténuent. L'indice mesurant la hausse des salaires négociés, publié par la BCE, a ralenti à 2,38% sur un an au premier trimestre 2025, contre 4,12% fin 2024.

La BCE se réunit dans un contexte tendu : le président américain a menacé le mois dernier d'imposer des droits de douane de 50% sur les importations européennes à partir du 1er juin, avant de reporter la date fatidique au 9 juillet pour engager une négociation. Sans attendre, il a la semaine dernière annoncé que la surtaxe américaine sur l'acier et l'aluminium passerait à 50% , une nouvelle escalade dans son offensive protectionniste que l'Union européenne a "vivement regrettée" samedi.

La question de la carrière de Christine Lagarde pourrait également être abordée à l'occasion de la réunion de jeudi du conseil des gouverneurs de la BCE. L'ancien directeur du Forum économique mondial, Klaus Schwab, a déclaré la semaine dernière au quotidien Financial Times qu'il s'était entretenu avec elle au sujet de sa succession à la tête de l'organisation. La BCE a balayé ces rumeurs, affirmant que la présidente était "déterminée" à aller jusqu'au bout de son mandat à la tête de la BCE, jusqu'en octobre 2027.

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